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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/549

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extraordinaire ; les oreilles dressées, la queue battant ses flancs, bondissant plutôt que courant, il eut bientôt atteint la séparation de claire-voie où le matin Rose Simon s’était un instant entretenue avec mademoiselle de Cardoville ; puis il s’arrêta un instant en cet endroit, inquiet et affairé, tournant et virant comme un chien qui cherche et démêle une voie.

Dagobert et son fils, laissant Rabat-Joie obéir à son instinct, suivaient ses moindres mouvements avec un intérêt, avec une anxiété indicibles, espérant tout de son intelligence et de son attachement pour les orphelines.

— C’est sans doute près de cette claire-voie que Rose se trouvait lorsque la Mayeux l’a vue, dit Dagobert. Rabat-Joie est sur ses traces, laissons-le faire.

Au bout de quelques secondes, le chien tourna la tête du côté de Dagobert, et partit au galop, se dirigeant vers une porte du rez-de-chaussée du bâtiment qui faisait face au pavillon occupé par Adrienne ; puis, arrivé à cette porte, le chien se coucha, semblant attendre Dagobert.

— Plus de doute ! c’est bien dans ce bâtiment que sont les enfants ! dit Dagobert en allant rejoindre Rabat-Joie ; c’est là qu’on aura tantôt renfermé Rose.