Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/559

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d’appui de la fenêtre, et la pauvre enfant se laissera glisser ;… elles sont lestes et hardies… Vite… vite à l’ouvrage.

— Et ensuite nous irons délivrer mademoiselle de Cardoville.

Pendant qu’Agricol, soulevant la perche, la plaçait convenablement et se disposait à y monter, Dagobert, frappant aux carreaux de la dernière fenêtre du rez-de-chaussée, dit à voix haute :

— C’est moi… Dagobert…

Rose Simon habitait en effet cette chambre. La malheureuse enfant, désespérée d’être séparée de sa sœur, était en proie à une fièvre brûlante, ne dormait pas, et arrosait son chevet de ses larmes.

Au bruit que fit Dagobert en frappant aux vitres, elle tressaillit d’abord de frayeur ; puis, entendant la voix du soldat, cette voix si chère, si connue, la jeune fille se dressa sur son séant, passa ses mains sur son front comme pour s’assurer qu’elle n’était pas le jouet d’un songe, puis enveloppée de son long peignoir blanc, elle courut à la fenêtre en poussant un cri de joie.

Mais tout à coup… et avant qu’elle eût ouvert sa croisée, deux coups de feu retentirent, accompagnés de ces cris répétés :