Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/558

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À peine Agricol avait-il dépassé la claire-voie pour se diriger vers la chapelle, noyée d’ombre, que mademoiselle de Cardoville crut apercevoir une forme humaine sortir d’un des massifs du jardin du couvent, traverser rapidement l’allée et disparaître derrière une haute charmille de buis. Adrienne, effrayée, appela en vain Agricol à voix basse, afin de le prévenir. Il ne pouvait pas l’entendre ; déjà il avait rejoint son père, qui, dévoré d’impatience, allait, écoutant d’une fenêtre à l’autre, avec une angoisse croissante.

— Nous sommes sauvés ! lui dit Agricol à voix basse, voici les fenêtres de tes pauvres enfants : celle-ci au rez-de-chaussée… celle-là au premier.

— Enfin ! dit Dagobert avec un élan de joie impossible à rendre.

Et il courut examiner les fenêtres.

— Elles ne sont pas grillées ! s’écria-t-il.

— Assurons-nous d’abord si l’une des enfants est là, dit Agricol ; ensuite, en appuyant cette perche le long du mur, je me hisserai jusqu’à la fenêtre du premier… qui n’est pas haute.

— Bien, mon garçon, une fois là tu frapperas aux carreaux, tu appelleras Rose ou Blanche ; quand elle t’aura répondu, tu redescendras ; nous appuierons la perche à la barre