Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/561

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pondance de son ordre ; mesure prudente, car il devait craindre de voir les révérends pères expulsés par l’État du magnifique établissement dont la restauration les avait libéralement gratifiés[1].

  1. Cette crainte était vaine, car on lit dans le Constitutionnel du 1er février 1832 (il y a douze ans de cela) :

    « Lorsqu’en 1822, M. de Corbière anéantit brutalement cette brillante école normale qui en quelques années d’existence a créé ou développé tant de talents divers, il fut décidé que pour faire compensation on achèterait l’hôtel de la rue des Postes où elle siégeait et qu’on en gratifierait la congrégation du Saint-Esprit. Le ministre de la marine fit les fonds de cette acquisition, et le local fut mis à la disposition de la société qui régnait alors sur la France. Depuis cette époque elle a paisiblement occupé ce poste, qui était devenu une sorte d’hôtellerie où le jésuitisme hébergeait et choyait les nombreux affiliés qui venaient de toutes les parties du pays se retremper auprès du père Ronsin. Les choses en étaient là lorsque survint la révolution de juillet qui semblait devoir débusquer la congrégation de ce local. Qui le croirait ? Il n’en fut pas ainsi, on supprima l’allocation, mais on laissa les jésuites en possession de l’hôtel de la rue des Postes, et aujourd’hui 31 janvier 1832, les hommes du Sacré-Cœur sont hébergés aux frais de l’État, et pendant ce temps-là, l’école normale est sans asile ; l’école normale, réorganisée, occupe un local infect dans un coin étroit du collège Louis-le-Grand. »

    Voilà ce qu’on lisait dans le Constitutionnel en 1832, au sujet de l’hôtel de la rue des Postes ; nous ignorons