Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/563

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tion bien autrement importante, celle de socius, fonction qui, selon les constitutions de l’ordre, consiste à ne pas quitter son supérieur, à surveiller, à épier ses moindres actions, ses plus

    source importante de revenus. Le seul collège de Brugelette leur rapporte deux cent mille francs.

    « Les deux provinces de France (le général des jésuites à Rome a partagé la France en deux circonscriptions, celle de Lyon et celle de Paris) possèdent en outre en bons sur le trésor, en actions sur les métalliques d’Autriche, plus de deux cent mille francs de rente. Chaque année la propagation de la foi fournit au moins de quarante à cinquante mille francs ; les prédicateurs récoltent bien de leurs sermons cent cinquante mille francs ; les aumônes pour une bonne œuvre ne montent pas à un chiffre moins élevé. Voilà donc un revenu de cinq cent quarante mille francs ; eh bien ! à ce revenu il faut ajouter le produit de la vente des ouvrages de la société, et le bénéfice que l’on retire du commerce des gravures.

    « Chaque planche revient, dessin et gravure compris, à six cents francs, et peut tirer dix mille exemplaires qui coûtent, tirage et papier, quarante francs le mille. Or, on peut payer à l’éditeur responsable deux cent cinquante francs ; donc, sur chaque mille, bénéfice net : deux cent dix francs. N’est-ce pas bien opérer ? Et on peut imaginer avec quelle rapidité tout cela s’écoule ! Les pères sont eux-mêmes les commis voyageurs de la maison, et il serait difficile d’en trouver de plus zélés et de plus persévérants. Ceux-là sont toujours reçus, ils ne connaissent pas les ennuis du refus. Il est bien entendu que l’éditeur est un homme à eux. Le premier qu’ils choisirent pour ce rôle