Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/636

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millions huit cent mille francs ; en 1766, à neuf millions six cent mille francs ; en 1780, à dix-neuf millions deux cent mille francs ; en 1794, douze ans après la mort de mon père, à trente-huit millions quatre cent mille francs ; en 1808, à soixante et seize millions huit cent mille francs ; en 1822, à cent cinquante-trois millions six cent mille francs ; et aujourd’hui, en composant les intérêts de dix années, elle devrait être au moins de deux cent vingt-cinq millions environ. Mais des pertes, des non-valeurs et des frais inévitables, dont le compte est d’ailleurs ici rigoureusement établi, ont réduit cette somme à deux cent douze millions cent soixante et quinze mille francs, en valeurs renfermées dans cette caisse.

— Maintenant je vous comprends, mon ami, reprit Bethsabée pensive ; mais quelle incroyable puissance que celle de l’accumulation ! et que d’admirables choses on pourrait faire pour l’avenir avec de faibles ressources au temps présent.

— Telle a été, sans doute, la pensée de M. de Rennepont ; car, au dire de mon père, qui le tenait de mon aïeul, M. de Rennepont était un des plus grands esprits de son temps, répondit Samuel en refermant la cassette de bois de cèdre.