Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/70

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volonté au-dessus de mon autorité… tout ceci est-il vrai ?

— Ce portrait du passé… est peu flatté, dit Adrienne en souriant, mais enfin il n’est pas absolument méconnaissable.

— Ainsi, mademoiselle, dit l’abbé d’Aigrigny en comptant et accentuant lentement sa parole, vous convenez positivement que tous les faits que vient de rapporter madame votre tante sont d’une scrupuleuse vérité ?

Et tous les regards s’attachèrent sur Adrienne comme si sa réponse devait avoir une extrême importance.

— Sans doute, monsieur, et j’ai l’habitude de vivre assez ouvertement pour que cette question soit inutile…

— Ces faits sont donc avoués, dit l’abbé d’Aigrigny se retournant vers le docteur et le baron.

— Ces faits nous demeurent complètement acquis, dit M. Tripeaud d’un ton suffisant.

— Mais pourrais-je savoir, ma tante, dit Adrienne, à quoi bon ce long préambule ?

— Ce long préambule, mademoiselle, reprit la princesse avec dignité, sert à exposer le passé afin de motiver l’avenir.

— Voici quelque chose, ma chère tante, un peu dans le goût des mystérieux arrêts de la