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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/127

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la parole avec un calme imperturbable, et parla d’une voix lente, onctueuse, ayant soin de tenir ses yeux constamment baissés :

— Il se présente, à propos de l’héritage de M. de Rennepont, plusieurs incidents en apparence très-compliqués, plusieurs fantômes en apparence très-menaçants ; rien cependant de plus simple, de plus naturel que tout ceci… Procédons par ordre… laissons de côté les imputations calomnieuses ; nous y reviendrons. M. Gabriel de Rennepont, et je le supplie humblement de contredire ou de rectifier mes paroles, si je m’écartais le moins du monde de la plus rigoureuse vérité, M. l’abbé Gabriel, pour reconnaître les soins qu’il a autrefois reçus de la compagnie à laquelle je m’honore d’appartenir, m’avait fait, comme représentant de cette compagnie, librement, volontairement, don des biens qui pourraient lui revenir un jour, et dont, ainsi que moi, il ignorait la valeur.

Le père d’Aigrigny interrogea Gabriel du regard, comme pour le prendre à témoin de ces paroles.

— Cela est vrai, dit le jeune prêtre, j’ai fait librement ce don.

— Ce matin, ensuite de cette conversation particulièrement intime, et dont je tairai le sujet,