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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/129

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Le révérend père continua :

— M. l’abbé Gabriel a donc, par le double engagement d’un acte et d’un serment, confirmé sa donation ; bien plus, reprit le père d’Aigrigny, lorsqu’à son profond étonnement, comme au nôtre, le chiffre énorme de l’héritage a été connu, M. l’abbé Gabriel, fidèle à son admirable générosité, loin de se repentir de ses dons, les a pour ainsi dire consacrés de nouveau par un pieux mouvement de reconnaissance envers la Providence, car M. le notaire se rappellera sans doute, qu’après avoir embrassé M. l’abbé Gabriel avec effusion en lui disant qu’il était pour la charité un second saint Vincent de Paule, je l’ai pris par la main, et qu’il s’est ainsi que moi agenouillé pour remercier le ciel de lui avoir inspiré la pensée de faire servir ces biens immenses à la plus grande gloire du Seigneur.

— Cela est vrai, répondit loyalement Gabriel ; tant qu’il s’est agi seulement de moi, malgré un moment d’étourdissement causé par la révélation d’une fortune si énorme, je n’ai pas songé un instant à revenir sur la donation que j’ai librement faite.

— Dans ces circonstances, reprit le père d’Aigrigny, l’heure à laquelle la succession devait être fermée est venue à sonner, M. l’abbé