Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/14

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quoi, depuis plusieurs jours, il m’a été impossible de parler à Sa Révérence le père d’Aigrigny ? pourquoi il a choisi cette maison pour m’accorder cet entretien ?

— Il m’est impossible de répondre à ces questions, reprit froidement Rodin. Sa Révérence ne peut manquer d’arriver bientôt ; elle vous entendra. Tout ce que je puis vous dire, c’est que notre révérend père a, autant que vous, cette entrevue à cœur : s’il a choisi cette maison pour cet entretien, c’est que vous avez intérêt à vous trouver ici… Vous le savez bien… quoique vous ayez affecté quelque étonnement en entendant le gardien parler d’un notaire.

Ce disant, Rodin attacha un regard scrutateur et inquiet sur Gabriel, dont la figure n’exprima rien autre chose que la surprise.

— Je ne vous comprends pas, répondit-il à Rodin. Quel intérêt puis-je avoir à me trouver ici, dans cette maison ?

— Encore une fois, il est impossible que vous ne le sachiez pas, reprit Rodin, observant toujours Gabriel avec attention.

— Je vous ai dit, monsieur, que je l’ignorais, répondit celui-ci, presque blessé de l’insistance du socius.

— Et qu’est donc venue vous dire hier votre