Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/15

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mère adoptive ? Pourquoi vous êtes-vous permis de la recevoir sans l’autorisation du révérend père d’Aigrigny, ainsi que je l’ai appris ce matin ? Ne vous a-t-elle pas entretenu de certains papiers de famille trouvés sur vous lorsqu’elle vous a recueilli ?

— Non, monsieur, dit Gabriel. À cette époque, ces papiers ont été remis au confesseur de ma mère adoptive ; et, plus tard, ils ont passé entre les mains du révérend père d’Aigrigny. Pour la première fois, depuis bien longtemps, j’entends parler de ces papiers.

— Ainsi… vous prétendez que ce n’est pas à ce sujet que Françoise Baudoin est venue vous entretenir hier ? reprit opiniâtrement Rodin en accentuant lentement ses paroles.

— Voilà, monsieur, la seconde fois que vous semblez douter de ce que j’affirme, dit doucement le jeune prêtre, réprimant un mouvement d’impatience. Je vous assure que je dis la vérité.

Il ne sait rien, pensa Rodin ; car il connaissait assez la sincérité de Gabriel pour conserver dès lors le moindre doute après une déclaration aussi positive.

— Je vous crois, reprit le socius. Cette idée m’était venue en cherchant quelle raison assez