Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/16

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grave avait pu vous faire transgresser les ordres du révérend père d’Aigrigny, au sujet de la retraite absolue qu’il vous avait ordonnée, retraite qui excluait toute communication avec le dehors… Bien plus, contre toutes les règles de notre maison, vous vous êtes permis de fermer votre porte, qui doit toujours rester ouverte ou entr’ouverte, afin que la mutuelle surveillance qui nous est ordonnée, entre nous, puisse s’exercer plus facilement… Je ne m’étais expliqué vos fautes graves contre la discipline que par la nécessité d’une conversation très-importante avec votre mère adoptive.

— C’est à un prêtre et non à son fils adoptif que madame Baudoin a désiré parler, répondit gravement Gabriel, et j’ai cru pouvoir l’entendre ; si j’ai fermé ma porte, c’est qu’il s’agissait d’une confession.

— Et qu’avait donc Françoise Baudoin de si pressé à vous confesser ?

— C’est ce que vous saurez tout à l’heure, lorsque je le dirai à Sa Révérence, s’il lui plaît que vous m’entendiez, reprit Gabriel.

Ces mots furent dits d’un ton si net par le missionnaire, qu’il s’ensuivit un assez long silence.

Rappelons au lecteur que Gabriel avait jusqu’alors été tenu par ses supérieurs dans la