Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/164

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ment presque des certitudes, viennent d’être déjouées subitement. L’affaire Rennepont, malgré tous les soins, toute l’habileté employée jusqu’ici, a échoué complètement et sans retour. Au point où en sont les choses, c’est malheureusement plus qu’un insuccès… c’est un événement des plus désastreux pour la compagnie, dont les droits étaient d’ailleurs moralement évidents sur ces biens, distraits frauduleusement d’une confiscation faite en sa faveur… J’ai du moins la conscience d’avoir tout fait, jusqu’au dernier moment, pour défendre et assurer nos droits. Mais il faut, je le répète, considérer cette importante affaire comme absolument et à jamais perdue, et n’y plus songer. »

Le père d’Aigrigny dictait ceci en tournant le dos à Rodin.

Au brusque mouvement que fit le socius en se levant et en jetant sa plume sur la table, au lieu de continuer à écrire, le révérend père se tourna, et, regardant Rodin avec un profond étonnement, il lui dit :

— Eh bien…! que faites-vous ?

— Il faut en finir… cet homme extravague ! dit Rodin en se parlant à lui-même, et en s’avançant lentement vers la cheminée.