Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/208

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mitive, couvrait les murailles ; un lit de sangle boiteux, garni d’un mauvais matelas et d’une couverture de laine mangée par les vers, un tabouret, une petite table de bois vermoulu, un poêle de faïence grisâtre aussi craquelée que la porcelaine du Japon, une vieille malle à cadenas placée sous le lit, tel était l’ameublement de ce taudis délabré.

Une étroite fenêtre aux carreaux sordides éclairait à peine cette pièce presque entièrement privée d’air et de jour par la hauteur du bâtiment qui donnait sur la rue ; deux vieux mouchoirs à tabac, attachés l’un à l’autre avec des épingles, et qui pouvaient à volonté glisser sur une ficelle tendue devant la fenêtre, servaient de rideaux ; enfin le carrelage, disjoint, rompu, laissant voir le plâtre du plancher, témoignait de la profonde incurie du locataire de cette demeure.

Après avoir fermé sa porte, Rodin jeta son chapeau et son parapluie sur le lit de sangle, posa par terre son panier, en tira le radis noir et le pain, qu’il plaça sur la table ; puis, s’agenouillant devant son poêle, il le bourra de combustible et l’alluma en soufflant d’un poumon puissant et vigoureux sur la braise apportée dans le sabot.

Lorsque, selon l’expression consacrée, son