Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/238

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Ce serait du bien perdu, chère petite folle, dit Rodin en souriant ; mais rassurez-vous, je n’ai pas besoin de récompense pour vous faire un peu de bien, quand je le puis.

— Ainsi vous espérez tirer Jacques de prison ?…

Rodin secoua la tête et reprit d’un air chagrin et contrarié :

— Je l’espérais… Certainement… je l’espérais ;… mais, à cette heure… que voulez-vous ? tout est changé…

— Et pourquoi donc ? demanda Rose-Pompon surprise.

— Cette mauvaise plaisanterie que vous me faites en m’appelant M. Rodin doit vous paraître très-amusante, ma chère fille, je le comprends ; vous n’êtes en cela qu’un écho… Quelqu’un vous aura dit : « Allez dire à M. Charlemagne qu’il s’appelle M. Rodin… ça sera fort drôle… »

— Bien sûr qu’il ne m’eût pas venu à l’idée de vous appeler M. Rodin, on n’invente pas un nom comme celui-là soi-même, répondit Rose-Pompon.

— Eh bien ! cette personne, avec ses mauvaises plaisanteries, a fait, sans le savoir, un grand tort au pauvre Jacques Rennepont…

— Ah ! mon Dieu ! et cela parce que je vous