Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/249

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sujet d’Agricol et de Dagobert ; ignorant absolument l’issue de la lutte engagée pendant une des nuits précédentes par ses libérateurs contre les gens de la maison de fous et ceux du couvent, en vain elle avait interrogé ses gardiennes ; celles-ci étaient restées muettes.

Ces nouveaux incidents augmentaient encore les amers ressentiments d’Adrienne contre la princesse de Saint-Dizier, le père d’Aigrigny et leurs créatures.

La légère pâleur du charmant visage de mademoiselle de Cardoville, ses beaux yeux un peu battus, trahissaient de récentes angoisses ; assise devant une petite table, son front appuyé sur une de ses mains, à demi voilée par les longues boucles de ses cheveux dorés, elle feuilletait un livre.

Tout à coup la porte s’ouvrit et M. Baleinier entra.

Le docteur, jésuite de robe courte, instrument docile et passif des volontés de l’ordre, n’était, on l’a dit, qu’à demi dans les confidences du père d’Aigrigny et de la princesse de Saint-Dizier. Il avait ignoré le but de la séquestration de mademoiselle de Cardoville ; il ignorait aussi le brusque revirement de position qui avait eu lieu la veille, entre le père d’Aigrigny et Rodin, après la lecture du testament de Ma-