Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/250

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rius de Rennepont ; le docteur avait, seulement la veille, reçu l’ordre du père d’Aigrigny (alors obéissant aux inspirations de Rodin) de resserrer plus étroitement encore mademoiselle de Cardoville, de redoubler de sévérité à son égard, et de tâcher enfin de la contraindre, on verra par quels moyens, à renoncer aux poursuites qu’elle se proposait de faire contre ses persécuteurs.

À l’aspect du docteur, mademoiselle de Cardoville ne put cacher l’aversion et le dédain que cet homme lui inspirait.

M. Baleinier, au contraire, toujours souriant, toujours doucereux, s’approcha d’Adrienne avec une aisance, avec une confiance parfaite, s’arrêta à quelques pas d’elle, comme pour examiner attentivement les traits de la jeune fille, puis il ajouta, comme s’il eût été satisfait des remarques qu’il venait de faire :

— Allons ! les malheureux événements de l’avant-dernière nuit auront une influence moins fâcheuse que je ne le craignais… Il y a du mieux, le teint est plus reposé, le maintien plus calme ; les yeux sont encore un peu vifs, mais non plus brillants d’un éclat anormal. Vous alliez si bien !… Voici le terme de votre guérison reculé… car ce qui s’est malheureusement passé l’avant-dernière nuit vous a jetée