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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/321

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Cet entretien fut interrompu par la gardienne qui en entrant dit à Adrienne :

— Mademoiselle, il y a en bas une petite ouvrière bossue qui demande à vous parler ; comme, d’après les nouveaux ordres de M. le docteur, vous êtes libre de recevoir qui vous voulez… je viens vous demander s’il faut la laisser monter… Elle est si mal mise que je n’ai pas osé…

— Qu’elle monte, dit vivement Adrienne, qui reconnut la Mayeux au signalement donné par la gardienne, qu’elle monte…

— M. le docteur a aussi donné l’ordre de mettre sa voiture à la disposition de mademoiselle, faut-il faire atteler ?

— Oui… dans un quart d’heure, répondit Adrienne à la gardienne qui sortit.

Puis s’adressant à Rodin :

— Maintenant le magistrat ne peut tarder, je crois, à amener ici mesdemoiselles Simon ?

— Je ne le pense pas, ma chère demoiselle ; mais quelle est cette jeune ouvrière bossue ? demanda Rodin d’un air indifférent.

— C’est la sœur adoptive d’un brave artisan qui a tout risqué pour venir m’arracher de cette maison… monsieur, dit Adrienne avec émotion. Cette jeune ouvrière est une rare et