Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/355

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être…, dit Adrienne en souriant. Eh bien ! avais-je raison de vous dire que vous aviez mal jugé monsieur ?

— Eh ! que ne me disait-il cela quand je suis entré ? s’écria Dagobert ivre de joie.

— Il y avait à cela un inconvénient, mon bon ami, dit Rodin, c’est que, dès votre entrée, vous avez entrepris de m’étrangler…

— C’est vrai… j’ai été trop prompt ; encore une fois, pardon ; mais que voulez-vous que je vous dise ?… Je vous avais toujours vu contre nous avec l’abbé d’Aigrigny, et dans le premier moment…

— Mademoiselle, dit Rodin en s’inclinant devant Adrienne, cette chère demoiselle vous dira que j’étais, sans le savoir, complice de bien des perfidies ; mais dès que j’ai pu voir clair dans ces ténèbres… j’ai quitté le mauvais chemin où j’étais engagé malgré moi, pour marcher vers ce qui était honnête, droit et juste.

Adrienne fit un signe de tête affirmatif à Dagobert, qui semblait l’interroger du regard.

— Si je n’ai pas signé la lettre que je vous ai écrite, mon bon ami, ç’a été de crainte que mon nom ne vous inspirât de mauvais soupçons ; si enfin je vous ai prié de vous rendre ici et non pas au couvent… c’est que j’avais peur, comme cette chère demoiselle, que vous