Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/356

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ne fussiez reconnu par le concierge ou par le jardinier, et votre escapade de l’autre nuit pouvait rendre cette reconnaissance dangereuse…

— Mais M. Baleinier est instruit de tout, j’y songe maintenant, dit Adrienne avec inquiétude ; il m’a menacée de dénoncer M. Dagobert et son fils, si je portais plainte.

— Soyez tranquille, ma chère demoiselle ; c’est vous maintenant qui dicterez les conditions…, répondit Rodin. Fiez-vous à moi ; quant à vous, mon bon ami… vos tourments sont finis.

— Oui, dit Adrienne ; un magistrat rempli de droiture, de bienveillance, est allé chercher au couvent les filles du maréchal Simon ; il va les ramener ici ; mais, comme moi, il a pensé qu’il serait plus convenable qu’elles vinssent habiter ma maison… Je ne puis cependant prendre cette décision sans votre consentement… car c’est à vous que ces orphelines ont été confiées par leur mère.

— Vous voulez la remplacer auprès d’elles, mademoiselle, reprit Dagobert, je ne peux que vous remercier de bon cœur pour moi et pour ces enfants… Seulement, comme la leçon a été rude, je vous demanderai de ne pas quitter la porte de leur chambre ni jour ni nuit.