Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/367

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— Vous…

— Et dans quelle circonstance ?

— Vous me le demandez, ma chère demoiselle, vous me le demandez ?… et vous avez été enfermée ici comme folle ! N’est-ce donc pas vous dire que le maître de cette maison est un des membres laïques les plus dévoués de cette compagnie, et, comme tel, l’instrument aveugle de l’abbé d’Aigrigny ?

— Ainsi, dit Adrienne, sans sourire cette fois, M. Baleinier… ?

— Obéissait à l’abbé d’Aigrigny, le chef le plus redoutable de cette redoutable société… il emploie son génie au mal ; mais, il faut l’avouer, c’est un homme de génie ;… aussi est-ce surtout sur lui qu’une fois hors d’ici, vous et les vôtres devrez concentrer toute votre surveillance, tous vos soupçons ; car, croyez-moi, je le connais, il ne regarde pas la partie comme perdue ;… il faut vous attendre à de nouvelles attaques, sans doute d’un autre genre, mais, par cela même, peut-être plus dangereuses encore…

— Heureusement… vous nous prévenez, mon brave, dit Dagobert, et vous serez avec nous.

— Je puis bien peu, mon bon ami ; mais ce peu est au service des honnêtes gens, dit Rodin.

— Maintenant, dit Adrienne d’un air pensif,