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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/384

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rerais connaître toute la reconnaissance que je vous dois. Vous êtes notre parente ; je suis sans doute ici chez vous… Ma femme, mes enfants sont là… n’est-ce pas ?… Craignez-vous que ma brusque apparition ne leur soit mauvaise ? J’attendrai ;… mais tenez, mademoiselle, j’en suis certain, vous êtes aussi bonne que belle… Ayez pitié de mon impatience… Préparez-les bien vite toutes les trois… à me revoir.

Dagobert, de plus en plus ému, évitait les regards du maréchal et tremblait comme la feuille.

Adrienne baissait les yeux sans répondre ; son cœur se brisait à la pensée de porter un coup terrible au maréchal Simon.

Celui-ci s’étonna bientôt de ce silence ; regardant tour à tour Adrienne et le soldat d’un air d’abord inquiet et bientôt alarmé, il s’écria :

— Dagobert… tu me caches quelque chose…

— Mon général…, répondit-il en balbutiant, je vous assure… je… je…

— Mademoiselle, s’écria Pierre Simon, par pitié, je vous en conjure, parlez-moi franchement, mon anxiété est horrible… Mes premières craintes reviennent… Qu’y a-t-il ?… Mes filles… ma femme sont-elles malades ? sont-elles en danger ? Oh ! parlez ! parlez !

— Vos filles, M. le maréchal, dit Adrienne,