Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/387

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marbrée, passa la main sur ses yeux rougis, se leva et dit à Adrienne :

— Pardonnez-moi, mademoiselle… je n’ai pu vaincre ma première émotion… Permettez-moi de me retirer… J’ai de cruels détails à demander au digne ami qui n’a quitté ma femme qu’à son dernier moment… Veuillez avoir la bonté de me faire conduire auprès de mes enfants… de mes pauvres orphelines !…

Et la voix du maréchal s’altéra de nouveau.

— M. le maréchal, dit mademoiselle de Cardoville, tout à l’heure encore nous attendions ici vos chères enfants… malheureusement, notre espérance a été trompée…

Pierre Simon regarda d’abord Adrienne sans lui répondre, et comme s’il ne l’avait pas entendue ou comprise.

— Mais rassurez-vous, reprit la jeune fille, il ne faut pas encore désespérer…

— Désespérer ? répéta machinalement le maréchal, en regardant tour à tour mademoiselle de Cardoville et Dagobert, désespérer ! et de quoi ? mon Dieu !

— De revoir vos enfants, M. le maréchal, dit Adrienne ; votre présence à vous, leur père… rendra les recherches bien plus efficaces.

— Les recherches !… s’écria Pierre Simon. Mes filles ne sont donc pas ici ?