Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/427

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que vous le dites, l’exil de mon royal cousin. »

Telles étaient encore les intentions formelles de mademoiselle de Cardoville à l’égard de Djalma le jour même où elle devait se rendre avec Florine à la maison qu’il occupait ; en un mot, elle était absolument décidée à ne pas se faire connaître à lui avant quelques mois.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adrienne, après avoir ce matin-là ainsi longtemps songé aux chances que l’avenir pouvait offrir aux besoins de son cœur, tomba dans une nouvelle et profonde rêverie.

Cette ravissante créature, pleine de vie, de sève et de jeunesse, poussa un léger soupir, étendit ses deux bras charmants au-dessus de sa tête, tournée de profil sur son oreiller, et resta quelques moments comme accablée… comme anéantie… Ainsi immobile sous les blancs tissus qui l’enveloppaient, on eût dit une admirable statue de marbre, se dessinant à demi sous une légère couche de neige.

Tout à coup, Adrienne se dressa brusquement sur son séant, passa la main sur son front et sonna ses femmes.

Au premier bruit argentin de la sonnette, les deux portes d’ivoire s’ouvrirent.

Georgette parut sur le seuil de la chambre de toilette, dont Lutine, la petite chienne noire et