levant, les traits contractés par une douloureuse colère… Une trahison pareille !… Ah !… ce serait à douter de tout… ce serait à douter de soi-même.
— Oh ! mademoiselle, c’est effrayant ! n’est-ce pas ? dit la Mayeux en frissonnant.
— Mais alors, pourquoi m’avoir sauvée, moi et les miens, avoir dénoncé l’abbé d’Aigrigny ? reprit mademoiselle de Cardoville. En vérité, la raison s’y perd… C’est un abîme… Oh !… c’est quelque chose d’affreux que le doute !
— En revenant, dit Florine en jetant un regard attendri et dévoué sur sa maîtresse, j’avais songé à un moyen qui permettrait à mademoiselle de s’assurer de ce qui est ;… mais il n’y aurait pas une minute à perdre…
— Que veux-tu dire ? reprit Adrienne en regardant Florine avec surprise.
— M. Rodin va être bientôt seul avec le prince, dit Florine.
— Sans doute, dit Adrienne.
— Le prince se tient toujours dans le petit salon qui s’ouvre sur la serre chaude… C’est là où il recevra M. Rodin.
— Ensuite ? reprit Adrienne.
— Cette serre chaude, que j’ai fait arranger d’après les ordres de mademoiselle, a son unique sortie par une petite porte donnant dans une