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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/443

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la Mayeux en joignant les mains d’un air suppliant, rendez-vous à l’évidence…

— Lui !… chez la princesse de Saint-Dizier, s’écria mademoiselle de Cardoville, dont le regard, ordinairement si doux, brilla tout à coup d’une indignation véhémente.

Puis elle ajouta d’une voix légèrement altérée :

— Continue, Florine.

— À la vue de M. Rodin, je m’arrêtai, reprit Florine, et, me reculant aussitôt, je gagnai le pavillon sans être vue, j’entrai vite dans le petit vestibule de la rue. Ses fenêtres donnent auprès de la porte du jardin ; je les ouvre, laissant les persiennes fermées ; je vois un fiacre ; il attendait M. Rodin, car, quelques minutes après, il y monte en disant au cocher : « Rue Blanche, no 39. »

— Chez le prince !… s’écria mademoiselle de Cardoville.

— Oui, mademoiselle.

— En effet, M. Rodin devait le voir aujourd’hui, dit Adrienne en réfléchissant.

— Nul doute que s’il vous trahit, mademoiselle, il trahit aussi le prince… qui, bien plus facilement que vous, deviendra sa victime.

— Infamie !… infamie !… infamie ! s’écria tout à coup mademoiselle de Cardoville en se