Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/45

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fiance et de foi… j’ouvris ces pages… D’abord je ne compris pas… Puis enfin… je compris… Alors je fus saisi de honte et d’horreur, frappé de stupeur ; à peine j’eus la force de fermer d’une main tremblante cet abominable livre… et je courus chez vous, mon père… m’accuser d’avoir involontairement jeté les yeux sur ces pages sans nom… que, par erreur, vous aviez mises entre mes mains.

— Rappelez-vous aussi, mon cher fils, dit gravement le père d’Aigrigny, que je calmai vos

    M. Génin s’écrie avec une généreuse indignation :

    « Quels sont donc les entretiens qui se passent au fond du confessionnal entre le prêtre et une femme mariée ?… Je renonce à parler du reste. »

    Enfin, l’auteur des Découvertes d’un Bibliophile, après avoir cité textuellement un grand nombre de passages de cet horrible catéchisme, dit :

    « Ma plume se refuse à reproduire plus amplement cette encyclopédie de toutes les turpitudes. J’ai comme un remords qui m’épouvante d’avoir été si loin. J’ai beau me dire que je n’ai fait que copier, il me reste l’horreur qu’on éprouve après avoir touché du poison. Et cependant c’est cette horreur même qui me rassure. Dans l’Église de Jésus-Christ, d’après l’ordre admirable établi par Dieu, plus le mal est grand, quand il s’agit de l’erreur, plus le remède est prompt, plus il est efficace. La sainteté de la morale ne peut être en danger sans que la vérité élève la voix et se fasse entendre. »