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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/456

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s’écria Rodin, poussé à bout et courant à lui, car il craignait réellement de voir Djalma quitter la maison, et renverser ainsi absolument ses projets.

Aux derniers mots de Rodin, l’Indien s’arrêta brusquement.

— Une femme ? dit-il en tressaillant et devenant vermeil, il s’agit d’une femme ?

— Eh bien, oui ! s’il s’agissait d’une femme…, reprit Rodin, comprendriez-vous sa réserve, le secret dont elle est obligée d’entourer les preuves d’affection qu’elle désire vous donner ?

— Une femme ? répéta Djalma d’une voix tremblante en joignant les mains avec adoration.

Et son ravissant visage exprima un saisissement ineffable, profond.

— Une femme ?… dit-il encore, une Parisienne ?

— Oui, mon cher prince, puisque vous me forcez à cette indiscrétion, il faut bien vous l’avouer ; il s’agit d’une… vénérable Parisienne… d’une digne matrone… remplie de vertus, et dont le… grand âge mérite tous vos respects.

— Elle est bien vieille ? s’écria le pauvre Djalma, dont le rêve charmant disparaissait tout à coup.

— Elle serait mon aînée de quelques années,