Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/469

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de cette lettre serait une grave indiscrétion. Il ne put s’empêcher de tourner vivement la tête vers le jésuite en lisant ce passage.

— Mon Dieu ! oui ; il s’agit de moi… de moi-même. Tel que vous me voyez, mon cher prince, ajouta-t-il en faisant allusion à ses vêtements sordides, on m’accuse de cupidité.

— Et quels sont ces gens que vous protégez ?

— Mes protégés ?… dit Rodin en feignant quelque hésitation, comme s’il eût été embarrassé pour répondre, qui sont mes protégés ?… Hum… hum… je vais vous dire… Ce sont… ce sont de pauvres diables sans aucunes ressources, gens de rien, mais gens de bien, n’ayant que leur bon droit dans… un procès qu’ils soutiennent ; ils sont menacés d’être écrasés par des gens puissants, très-puissants… Ceux-là, heureusement, me sont assez connus pour que je puisse les démasquer au profit de mes protégés… Que voulez-vous ?… pauvre et chétif, je me range naturellement du côté des pauvres et des chétifs… Mais continuez, je vous prie…

Djalma reprit :


« Vous avez donc tout à redouter en continuant de nous être hostile, et rien à gagner en embrassant le parti de ceux que vous appelez