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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/50

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— Continuez, mon cher fils… j’ai hâte de savoir à quelle résolution vous vous êtes arrêté.

— Je vais vous le dire dans un instant, mon père. J’arrivai à Charlestown… Le supérieur de notre établissement dans cette ville, à qui je fis part de mes doutes sur le but de la compagnie, se chargea de les éclaircir ; avec une franchise effrayante, il me dévoila ce but… où tendaient non pas peut-être tous les membres de la compagnie, car un grand nombre partageaient mon ignorance, mais le but que ses chefs ont opiniâtrement poursuivi depuis la fondation de l’ordre… Je fus épouvanté… Je lus les casuistes… Oh ! alors, mon père, ce fut une nouvelle et effrayante révélation, lorsqu’à chaque page de ces livres écrits par nos pères je lus l’excuse, la justification du vol, de la calomnie, du viol, de l’adultère, du parjure, du meurtre, du régicide[1]. Lorsque je pensai que

  1. Cette proposition n’a rien de hasardé. Voici des extraits du Compendium à l’usage des séminaires, publiés à Strasbourg en 1843, sous ce titre : Découvertes d’un Bibliophile. On y verra que la doctrine des révérends pères avait de quoi effrayer Gabriel.
    Le Parjure

    « On demande à quoi est tenu un homme qui a prêté serment d’une manière fictive et pour tromper ? Réponse :