Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/517

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Ces mots étaient les derniers du journal.

On voyait, à l’abondante trace de larmes, que l’infortunée avait dû souvent éclater en sanglots…

En effet, brisée par tant d’émotions, la Mayeux, à la fin de la nuit, avait replacé le cahier derrière le carton, le croyant là, non plus en sûreté que partout ailleurs (elle ne pouvait pas soupçonner le moindre abus de confiance), mais moins en vue que dans un des tiroirs de son bureau, qu’elle ouvrait fréquemment à la vue de tous.

Ainsi que la courageuse créature se l’était promis, voulant accomplir dignement sa tâche jusqu’à la fin, le lendemain, elle avait attendu Agricol, et bien affermie dans son héroïque résolution, elle s’était rendue avec le forgeron à la fabrique de M. Hardy.

Florine, instruite du départ de la Mayeux, mais retenue une partie de la journée par son service auprès de mademoiselle de Cardoville, et préférant d’ailleurs attendre la nuit pour accomplir les nouveaux ordres qu’elle avait demandés et reçus, depuis qu’elle avait fait connaître par une lettre le contenu du journal de la Mayeux, Florine, certaine de n’être pas surprise, entra, lorsque la nuit fut tout à fait venue, dans la chambre de la jeune ouvrière…