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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/549

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de quitter, et, à quelques pas, ouverte et vide, la mauvaise petite malle où elle avait jusqu’alors conservé ses pauvres vêtements.

Le cœur de Florine se brisa ; elle courut au bureau ; le désordre des cartons, le billet de cinq cents francs laissé à côté des deux lignes écrites à mademoiselle de Cardoville, tout lui prouva que son obéissance aux ordres de Rodin avait porté de funestes fruits, et que la Mayeux avait quitté la maison pour toujours.

Florine, reconnaissant l’inutilité de sa tardive résolution, se résigna, en soupirant, à faire parvenir le manuscrit à Rodin ; puis forcée, par la fatalité de sa misérable position, à se consoler du mal par le mal même, elle se dit que du moins sa trahison deviendrait moins dangereuse par le départ de la Mayeux.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le surlendemain de ces événements, Adrienne reçut un billet de Rodin, en réponse à une lettre qu’elle lui avait écrite pour lui apprendre le départ inexplicable de la Mayeux :


« Ma chère demoiselle,


« Obligé de partir ce matin même pour la fabrique de l’excellent M. Hardy, où m’appelle une affaire fort grave, il m’est impossible d’aller