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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/577

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quinze francs par an, comme les autres célibataires.

Ce logement, situé au deuxième étage, se composait d’une belle chambre et d’un cabinet exposés en plein midi et donnant sur le jardin ; le plancher, de sapin, était d’une blancheur parfaite ; le lit de fer garni d’une paillasse de feuilles de maïs, d’un excellent matelas et de moelleuses couvertures ; un bec de gaz et la bouche d’un calorifère donnaient, selon le besoin, de la lumière et une douce chaleur dans cette pièce, tapissée d’un joli papier perse et ornée de rideaux pareils ; une commode, une table en noyer, quelques chaises, une petite bibliothèque, composaient l’ameublement d’Agricol ; enfin, dans le cabinet, fort grand et fort clair, se trouvaient un placard pour serrer les habits, une table pour les objets de toilette, et une large cuvette de zinc au-dessous d’un robinet donnant de l’eau à volonté.

Si l’on compare ce logement agréable, salubre, commode, à la mansarde obscure, glaciale et délabrée que le digne garçon payait quatre-vingt-dix francs par an dans la maison de sa mère, et qu’il lui fallait aller gagner chaque soir en faisant plus d’une lieue et demie, on comprendra le sacrifice qu’il faisait à son affection pour cette excellente femme.