Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/631

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— Dieu merci ! mon ami, vous n’avez jamais à craindre de voir madame de Noisy exposée à cette lutte cruelle… Sa mère a depuis longtemps renoncé, m’avez-vous dit, à l’idée de retourner en Amérique, où M. de Noisy, parfaitement insouciant de sa femme, paraît fixé pour toujours… Grâce au discret dévouement de cette excellente femme qui a élevé Marguerite, votre amour est entouré du plus profond mystère ; qui pourrait le troubler à cette heure ?

— Rien ! oh ! rien…, s’écria M. Hardy, j’ai même presque des garanties de sa durée…

— Que voulez-vous dire… mon ami ?…

— Je ne sais pas si je dois vous faire part…

— Ai-je été indiscret… mon ami ?…

— Vous, mon cher Marcel… le pouvez-vous penser ? dit M. Hardy d’un ton de reproche amical, non ;… c’est que je n’aime à vous conter mes bonheurs que lorsqu’ils sont complets… et il manque quelque chose encore à la certitude de certain charmant projet…

Un domestique, entrant à ce moment, dit à M. Hardy :

— Monsieur, il y a là un vieux monsieur qui désire vous parler pour affaire très-pressée…

— Déjà !… dit M. Hardy avec une légère impatience. Vous permettez, mon ami ?…