Aller au contenu

Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/652

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tout en œuvre pour irriter les gens des environs contre la fabrique.

— Si vous êtes si inférieurs en nombre, dit le maréchal, il faut d’abord bien barricader toutes les portes… et ensuite…

Il ne put achever.

Une explosion de cris forcenés fit trembler les vitres de la chambre, et éclata si proche et avec tant de force, que le maréchal, son père et le jeune ouvrier sortirent aussitôt dans le petit jardin, borné d’un côté par un mur assez élevé qui donnait sur les champs.

Soudain, et alors que les cris redoublaient de violence, une grêle de pierres et de cailloux énormes, destinés à casser les vitres des fenêtres de la maison, défoncèrent quelques croisées du premier étage, ricochèrent sur le mur et tombèrent dans le jardin, autour du maréchal et de son père.

Fatalité ! le vieillard, atteint à la tête par une grosse pierre, chancela… se pencha en avant et s’affaissa, tout sanglant, entre les bras du maréchal Simon, au moment où retentissaient au dehors, avec une furie croissante, les cris sauvages de bataille et mort aux Dévorants  !