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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/653

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XVIII


Les Loups et les Dévorants.


C’était chose effrayante à évoquer cette foule déchaînée, dont les premières hostilités venaient d’être si funestes au père du maréchal Simon.

Une aile de la maison commune, où venait aboutir de ce côté le mur du jardin, donnait sur les champs ; c’est par là que les Loups avaient commencé leur attaque.

La précipitation de la marche, les stations que la troupe venait de faire à deux cabarets de la route, l’ardente impatience de la lutte qui s’approchait, avaient de plus en plus animé ces hommes d’une exaltation farouche.

Leur première décharge de pierres lancée, la plupart des assaillants cherchaient à terre de nouvelles munitions ; les uns, pour s’approvisionner plus à l’aise, tenaient leurs bâtons entre leurs dents ; d’autres les avaient déposés le long du mur ; çà et là aussi plusieurs groupes se formaient tumultueusement autour des prin-