Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/657

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lâches ou d’être en butte aux mauvais traitements du plus grand nombre, ils se résignèrent à attendre un moment plus favorable pour s’échapper.

Aux cris sauvages qui avaient accompagné la première décharge de pierres succédait un profond silence, réclamé par la voix de stentor du carrier.

— Les Loups ont hurlé, s’écria-t-il, il faut attendre et voir comment les Dévorants vont répondre et engager la bataille.

— Il faut les attirer tous hors de leur fabrique et livrer le combat dans un champ neutre, dit le petit homme à mine de furet, qui semblait être le légiste de la bande ; sans cela… il y aurait violation de leur domicile.

— Violer !… Et qu’est-ce que ça nous fait à nous, de violer ?… cria l’horrible mégère surnommée Ciboule ; dehors ou dedans, il faut que je m’arrache avec les fouineuses de la fabrique.

— Oui, oui, crièrent d’autres hideuses créatures aussi déguenillées que Ciboule, il ne faut pas que tout soit pour les hommes.

— Nous voulons faire aussi notre coup !

— Les femmes de la fabrique disent que toutes les femmes des environs sont des ivrognesses et des coureuses, cria le petit homme à mine de furet.