Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/658

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— Bon, ça leur sera payé.

— Il faut que les femmes s’en mêlent !

— Ça nous regarde.

— Puisqu’elles font les chanteuses dans leur maison commune, s’écria Ciboule, nous leur apprendrons l’air de Au secours… on m’assassine !

Cette plaisanterie fut accueillie par des cris, des huées, des trépignements forcenés, auxquels la voix de stentor du carrier mit un terme en criant :

— Silence !

— Silence !… silence ! répondit la foule, écoutez le carrier.

— Si les Dévorants sont assez capons pour ne pas oser sortir après une seconde volée de pierres, voilà là-bas une porte ;… nous l’enfoncerons, et nous irons les traquer dans leurs trous.

— Il faudrait mieux les attirer dehors pour la bataille, et qu’il n’en restât aucun dans l’intérieur de la fabrique…, dit le petit homme à mine de furet, qui semblait avoir une arrière-pensée.

— On se bat où on peut, cria le carrier d’une voix tonnante ; pourvu qu’on se croche… tout va… On se peignerait sur le chaperon d’un toit, ou sur la crête d’un mur, n’est-ce pas, mes Loups ?