— Mon père… tu vis… tu me reconnais ! s’écria le maréchal ivre de joie et d’espérance.
— Pierre… tu es là ?… dit le vieillard d’une voix faible, ta main… donne…
Et il fit un léger mouvement.
— La voilà… mon père…, s’écria le maréchal en serrant la main du vieillard dans la sienne.
Puis, cédant à un mouvement d’ivresse involontaire, il se précipita sur son père, et couvrit ses mains, sa figure, ses cheveux, de baisers en s’écriant :
— Il vit !… mon Dieu !… il vit !… Il est sauvé !…
À cet instant, les cris de la lutte qui s’engageait de nouveau entre les vagabonds, les Loups et les Dévorants, arrivèrent aux oreilles du moribond.
— Ce bruit !… bruit !… dit-il, on se bat donc ?…
— Cela s’apaise… je crois… dit le maréchal pour ne pas inquiéter son père.
— Pierre…, dit le vieillard d’une voix entrecoupée, je n’en ai pas… pour longtemps…
— Mon père…
— Mon enfant… laisse-moi parler… pourvu que… je puisse te… dire… tout.