Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/73

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enfin… Dieu peut vous rappeler à lui… d’un moment à l’autre… Et qui dit que vos héritiers se montreraient jaloux de tenir le serment que vous auriez fait ?

— Vous avez raison, mon père…, dit tristement Gabriel, je n’avais pas songé à ce cas de mort… pourtant si probable.

À ce moment, Samuel ouvrit la porte de la chambre et dit :

— Messieurs, le notaire vient d’arriver ; puis-je l’introduire ici ? À dix heures précises, la porte de la maison vous sera ouverte.

— Nous serons d’autant plus aises de voir M. le notaire, dit Rodin, que nous avons à conférer avec lui ; ayez l’obligeance de le prier d’entrer.

— Je vais, monsieur, le prévenir à l’instant, dit Samuel en sortant.

— Voici justement un notaire, dit Rodin à Gabriel. Si vous êtes toujours dans les mêmes intentions, vous pouvez par-devant cet officier public régulariser votre donation et vous délivrer ainsi d’un grand poids pour l’avenir.

— Monsieur, dit Gabriel, quoi qu’il arrive, je me trouverai aussi irrévocablement engagé par ce serment écrit que je vous prie de conserver, mon père (et Gabriel remit le papier au père d’Aigrigny), que je me trouverai engagé par