Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/81

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un épais tapis de Turquie couvrait le plancher ; de grands fauteuils de bois doré, dans le style sévère du siècle de Louis XIV, étaient symétriquement rangés le long des murs ; une seconde porte, donnant dans une autre pièce, faisait face à la porte d’entrée ; leur boiserie, ainsi que la corniche qui encadrait le plafond, était blanche, rehaussée de filets et de moulures d’or bruni.

De chaque côté de cette porte, étaient placés deux grands meubles de Boulle incrustés de cuivre et d’étain, supportant des garnitures de vase de céladon ; la fenêtre, drapée de lourds rideaux de damas à crépines, surmontés d’une pente découpée dont chaque dent se terminait par un gland de soie, faisait face à la cheminée de marbre bleu turquin, orné de baguettes de cuivre ciselé. De riches candélabres et une pendule du même style que l’ameublement se reflétaient dans une glace de Venise à biseaux.

Une grande table ronde, recouverte d’un tapis de velours cramoisi, était placée au centre de ce salon.

En s’approchant de cette table, Samuel vit un morceau de vélin blanc, portant ces mots :


« Dans cette salle sera ouvert mon testament ;