Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/82

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les autres appartements demeureront clos jusqu’après la lecture de mes dernières volontés.

« M. de R. »


— Oui, dit le juif en contemplant avec émotion ces lignes tracées depuis si longtemps, cette recommandation est aussi celle qui m’avait été transmise par mon père, car il paraît que les autres pièces de cette maison sont remplies d’objets auxquels M. de Rennepont attachait un grand prix, non pour leur valeur, mais pour leur origine, et que la salle de deuil est une salle étrange et mystérieuse. Mais, ajouta Samuel en tirant de la poche de sa houppelande un registre recouvert en chagrin noir, garni d’un fermoir de cuivre à serrure, dont il retira la clef, après l’avoir posé sur la table, voici l’état des valeurs en caisse, et il m’a été ordonné de l’apporter ici avant l’arrivée des héritiers.

Le plus profond silence régnait dans ce salon au moment où Samuel venait de placer le registre sur la table.

Tout à coup la chose du monde à la fois la plus naturelle, et cependant la plus effrayante, le tira de sa rêverie.

Dans la pièce voisine, il entendit un timbre clair, argentin, sonner lentement dix heures…