fois je lui ai dû mon salut… une fois le salut de l’âme, une fois le salut du corps.
« Hélas !… peut-être il eût sauvé mon pauvre enfant ; mais il est arrivé trop tard… trop tard…
« Avant de me quitter, il a voulu me détourner de mourir… car il savait tout ; mais sa voix a été impuissante : j’éprouvais trop de douleur, trop de regrets, trop de découragement.
« Chose étrange !… quand il a été bien convaincu de ma résolution de terminer violemment mes jours, un mot d’une terrible amertume lui est échappé et m’a fait croire qu’il enviait mon sort… ma mort !…
« Est-il donc condamné à vivre, lui ?…
« Oui… il s’y est sans doute condamné lui-même afin d’être utile et secourable à l’humanité… et pourtant la vie lui pèse ; car je lui ai entendu dire un jour avec une expression de fatigue désespérée que je n’ai jamais oubliée : « Oh ! la vie… la vie… qui m’en délivrera !… »
« Elle lui est donc bien à charge ?
« Il est parti ; ses dernières paroles m’ont fait envisager la mort avec sérénité…
« Grâce à lui, ma mort ne sera pas stérile…
« Grâce à lui, ces lignes écrites à ce moment par un homme qui, dans quelques heures,