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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/97

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aura cessé de vivre, enfanteront peut-être de grandes choses dans un siècle et demi ; oh ! oui, de grandes et nobles choses… si mes volontés sont pieusement écoutées par mes descendants, car c’est à ceux de ma race future que je m’adresse ainsi.

« Pour qu’ils comprennent et apprécient mieux le dernier vœu que je fais… et que je les supplie d’exaucer, eux… qui sont encore dans le néant où je vais rentrer, il faut qu’ils connaissent les persécuteurs de ma famille, afin de pouvoir venger leur ancêtre, mais par une noble vengeance.

« Mon grand-père était catholique ; entraîné moins par son zèle religieux que par de perfides conseils, il s’est affilié, quoique laïque, à une société dont la puissance a toujours été terrible et mystérieuse… à la société de Jésus… »


À ces mots du testament, le père d’Aigrigny, Rodin et Gabriel se regardèrent presque involontairement.

Le notaire, ne s’étant pas aperçu de ce mouvement, continuait toujours :


« Au bout de quelques années, pendant lesquelles il n’avait cessé de professer pour cette société le dévouement le plus absolu, il fut soudainement éclairé par des révélations épouvan-