Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/98

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tables sur le but secret qu’elle se proposait, et sur ses moyens d’y atteindre…

« C’était en 1610, un mois avant l’assassinat de Henri IV.

« Mon aïeul, effrayé du secret dont il se trouvait dépositaire malgré lui, et dont la signification se compléta plus tard par la mort du meilleur des rois, mon aïeul, non-seulement rompit avec la société de Jésus, mais, comme si le catholicisme tout entier lui eût paru solidaire des crimes de cette société, il abandonna la religion romaine, où il avait jusqu’alors vécu, et se fit protestant.

« Des preuves irréfragables, attestant la connivence de deux membres de cette compagnie avec Ravaillac, connivence aussi prouvée lors du crime de Jean Châtel, le régicide, se trouvaient entre les mains de mon aïeul.

« Telle fut la cause première de la haine acharnée de cette société contre notre famille. Grâce à Dieu, ces papiers ont été mis en sûreté ; mon père me les a transmis, et si mes dernières volontés sont exécutées, on trouvera ces papiers, marqués A. M. C. D. G., dans le coffret d’ébène de la salle de deuil de la rue Saint-François.

« Mon père fut aussi en butte à de sourdes persécutions ; sa ruine, sa mort, peut-être, en eus-