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VII


Derrière la toile.


La salle immense de la Porte-Saint-Martin était remplie d’une foule impatiente.

Ainsi que M. de Montbron l’avait dit à mademoiselle de Cardoville, tout Paris se pressait avec une vive et ardente curiosité aux représentations de Morok ; il est inutile de dire que le dompteur de bêtes avait complètement abandonné le petit commerce de bimbeloteries dévotieuses auquel il se livrait si fructueusement à l’auberge du Faucon blanc, près de Leipzig ; il en était de même des grandes enseignes sur lesquelles les effets surprenants de la soudaine conversion de Morok étaient traduits en peintures si bizarres ; ces roueries surannées n’eussent pas été de mise à Paris.

Morok finissait de s’habiller dans une des loges d’acteur qu’on lui avait donnée ; par-dessus sa cotte de mailles, ses jambards et ses brassards, il portait un ample pantalon rouge que des cercles de cuivre doré attachaient à ses