— Qu’as-tu à entrer ici comme une tempête ? lui dit Morok.
— Il y a bien une autre tempête dans la salle ; ils commencent à s’impatienter et crient comme des possédés ; mais si ce n’était que ça !
— Qu’y a-t-il encore ?
— La Mort ne pourra pas jouer ce soir…
Morok se retourna brusquement, presque avec inquiétude.
— Pourquoi cela ? s’écria-t-il.
— Je viens de la voir ; elle se tient rasée tout au fond de sa loge ;… ses oreilles sont si couchées sur sa tête, qu’on dirait qu’on les lui a coupées… Vous savez ce que ça veut dire.
— Est-ce là tout ? dit Morok en se retournant vers la glace pour achever sa coiffure.
— C’est bien assez, puisqu’elle est dans un de ses accès de rage. Depuis cette nuit où, en Allemagne, elle a éventré cette rosse de cheval blanc, je ne lui ai pas vu l’air si féroce ; ses yeux luisent comme deux chandelles.
— Alors on lui mettra sa belle collerette, dit simplement Morok.
— Sa belle collerette ?
— Oui, son collier à ressort.
— Et il faudra que je vous aide comme une femme de chambre, dit le géant ; jolie toilette à faire…
— Tais-toi…