grotesque m’épouvante plus que mon tigre ou ma panthère…
— Tu me le dis… je te crois, répondit Jacques ; mais je ne comprends pas en quoi la présence de cet homme t’épouvante…
— Mais, songe donc, misérable ! s’écria Morok, qu’obligé d’épier sans cesse le moindre mouvement de la bête féroce que je tiens domptée sous mon geste et sous mon regard, il y a pour moi quelque chose d’effrayant à savoir que deux yeux sont là… toujours là… toujours là… fixes… attendant que la moindre distraction me livre aux dents des animaux…
— Maintenant, je comprends, reprit Jacques. (Et il tressaillit à son tour.) Ça fait peur.
— Oui… car, une fois là… j’ai beau ne pas l’apercevoir, cet Anglais de malheur, il me semble voir toujours devant moi ses deux yeux ronds, fixes et grands ouverts… Mon tigre Caïn a déjà failli une fois me dévorer le bras… pendant une distraction que me causait cet Anglais que l’enfer confonde !… Tonnerre et sang ! s’écria Morok, cet homme me sera fatal…
Et Morok marcha dans la loge avec agitation.
— Sans compter que la Mort a ce soir ses oreilles aplaties sur son crâne, reprit brutalement Goliath. Si vous vous obstinez… c’est