Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/114

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— C’est, ma foi, vrai ! C’est bien mademoiselle de Cardoville.

— Mon Dieu ! qu’elle est belle !…

— Prêtez-moi votre lorgnette.

— Hein… qu’en dites-vous ?

— Ravissante… éblouissante !

— Et avec cette beauté, de l’esprit comme un démon, dix-huit ans, trois cent mille livres de rente, une grande naissance, et… libre comme l’air.

— Oui, dire enfin que pourvu que ça lui plût, je pourrais être demain… ou même aujourd’hui, le plus heureux des hommes.

— C’est à vous rendre fou ou enragé !

— On assure que son hôtel de la rue d’Anjou est quelque chose de féerique ; on parle d’une salle de bains et d’une chambre à coucher dignes des Mille et une Nuits

— Et libre comme l’air… J’en reviens toujours là.

— Ah ! si j’étais à sa place !…

— Moi, je serai d’une légèreté effrayante.

— Ah ! messieurs !… quel heureux mortel que celui qui sera aimé le premier !

— Vous croyez donc qu’elle en aimera plusieurs ?

— Étant libre comme l’air…

— Voilà toutes les loges remplies, sauf l’a-