Aller au contenu

Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

où brillait un long poignard étincelant de pierreries…

Ce jeune homme était Djalma.

Un instant il se tint debout à la porte, jetant, du fond de la loge, un regard presque indifférent sur cette salle, où se pressait une foule immense ;… bientôt, faisant quelques pas avec une sorte de majesté gracieuse et tranquille, le prince s’assit nonchalamment sur une des chaises ; puis, tournant la tête vers la porte, au bout de quelques secondes il parut s’étonner de ne pas voir entrer une personne qu’il attendait sans doute.

Celle-ci parut enfin : l’ouvreuse finissait de la débarrasser de son manteau…

Cette personne était une charmante jeune fille blonde, vêtue avec plus d’éclat que de goût, d’une robe de soie blanche à larges raies cerise, effrontément décolletée et à manches courtes ; deux gros nœuds de rubans cerise placés de chaque côté de ses cheveux blonds encadraient la plus jolie, la plus mutine, la plus éveillée de toutes les petites mines.

On a déjà reconnu Rose-Pompon, gantée de gants blancs, longs, ridiculement surchargés de bracelets, mais qui du moins ne cachaient qu’à demi ses jolis bras ; elle tenait à la main un énorme bouquet de roses.